Valérie Cachard

Méditerranéenne, Libanaise, Beyrouthine, Valérie Cachard avance à petits pas de tortue, avec une carapace plus au moins lourde selon la destination. De temps en temps, elle pose ses valises et interrogations sur une table de cuisine dans un nouveau lieu de vie. Là où elle va, les constantes restent un stylo à plume, des feuilles jaunes, un ordinateur, une bibliothèque, un tapis de yoga, deux, trois objets fétiches, un regard affuté et une oreille tendue. L’écriture est devenue une boussole qui lui permet de ne pas se perdre en route et d’explorer le monde qui l’entoure. C’est devenu son métier à force de pratique et l’écrire, le dire, la met toujours dans une joie enfantine.

Valerie Cachar

Le temps en osier, sa première nouvelle primée par le PJE en 2005 interrogeait les causes du déclenchement de la guerre civile libanaise tout en se concentrant sur le parcours de Simone dont la vie est bouleversée par les « évènements ». Sa première pièce Confessions (Etel Adnan Award for women playrights, 2011) met en scène une confrontation entre un policier et Jeanned’arc que l’on vient d’arrêter. Elle questionne la violence, les classes sociales et le déséquilibre quand on vit dans une ville qui n’arrête pas d’imploser et d’exploser. Les personnages de Valérie Cachard sont souvent féminins, ses préoccupations historiques, géographiques et sociétales.
Elle vient d’un pays dans lequel les artistes tentent de combler les trous de l’Histoire. C’est auprès d’eux qu’elle a envie de se tenir. C’est auprès d’eux qu’elle cherche une forme de filiation quand elle se questionne sur son identité.
Elle ne sait pas si elle écrit en français par choix ou par circonstances. Le français est la langue dans laquelle elle a le plus lu, qui lui a appris à avoir un esprit critique. C’est la langue qu’elle maîtrise, qui lui permet de nuancer, enrober, écrire entre les lignes, camoufler et mentir. Elle ne sait pas faire cela en arabe faute de pratique même si elle s’y essaie de temps en temps.

Parfois, elle partage à voix haute ses textes ou ceux d’autres auteurs, touche à la vidéo, elle a un faible pour le montage. Parfois, elle s’essaye à de nouvelles formes d’écriture, collabore avec des plasticiens, monte des spectacles et transmet et enseigne ce qu’elle a appris aux enfants, adolescents et adultes qu’elle rencontre sur son chemin.