C’est l’histoire d’une femme qui en rencontre une autre à travers ses cahiers, lettres et objets qu’elle trouve dans une maison abandonnée de Beyrouth. Elle se demande alors ce qui les a menées l’une vers l’autre.
Cette pièce mise en scène par Eva Doumbia au CDN de Rouen en mars 2020, a été mise en lecture par Catherine Boscowitz au Théâtre de la Tempête en juillet 2020 et par Hadi Deaibess avec Valérie Cachard au plateau au théâtre Le Cellier à Reims en janvier 2022.
Lauréat du prix RFI 2019, ce texte a été salué par le poète-slammeur Abd Al Malik, président du jury « un texte très sensible, très bien construit, qui travaille sur la ligne de crête de l’émotion, de la mémoire et de la théâtralité ».
Traduit en arabe libanais par Chrystel Khodr, cette pièce est une des ramifications d’un projet multidisciplinaire dans lequel Valérie Cachard s’est embarquée avec Gregory Buchakjian, historien de l’art et artiste en 2010. Ce projet toujours en cours a pris diverses formes menées en solo, à deux ou trois. Il a donné naissance à deux vidéos, une performance, une thèse doctorale, des photographies, des articles, des installations.
Extrait, fragment 1
C’est l’histoire d’une femme
Non c’est l’histoire de deux femmes
C’est l’histoire d’une ville
Non de deux villes
Non d’une ville qui fut un jour coupée en deux
Comme une pomme, comme on pourrait couper une pomme
C’est aussi l’histoire d’une pomme
La première, celle qui a obligé l’homme et la femme d’aller s’habiller
Avant ils étaient nus
Ils allaient nus et leurs yeux ne percevaient pas, il semble, toutes les couleurs
C’est quand ils sont sortis de là qu’ils ont eu des enfants
A croire que le paradis c’est vivre sans
Sans les enfants
Deux fils ils ont eu
Et puis l’un a tué l’autre
Fallait bien que notre histoire commence quelque part.
Il y a deux puis un puis deux puis un puis deux puis un puis
Puis parfois mille morceaux mais ça c’est une autre histoire.
Parfois entre des éclats de verre et des sacs de déchets déchiquetés un jeune moineau déguste un ver.
القصّة قصّة مرا
لا القصّة قصّة مرا ومرا تانية
القصّة قصّة مدينة
لا مدينة ومدينة تانية
لا القصّة قصّة مدينة قسموها لمدينتين
كأنّها تفّاحة، قسموها متل ما منقسم تفّاحة
القصّة كمان قصّة تفّاحة
أوّل وحدة، يلّي جبرِت الرجّال والمرا يلبسو تياب
قبل كانو مزلّطين
كانو عايشين بالزلط، وبيقولو إنّو عيونهن ما كانت تميّز كلّ الألوان
ومن بعد ما ضهرو من هونيك إجاهن ولاد
كأنّو الجنّة هيّي الحياة
بلا ولاد
إجاهن ولدين
وبعدين في واحد قتل التاني
كان لازم قصّتنا تبلّش من شي محلّ.
كان في تنين وواحد، وتنين وواحد، وتنين وواحد
وأوقات ألف شقفة وشقفة، بس هون منصير بغير قصّة.
أوقات بين كِسر الإزاز وكياس الزبالة المخزّقة في دوري زغير عم ياكل دودة بنَهَم